Quel est l’impact de la technologie sur l’entreprise et les salariés

Quel est l’impact de la technologie sur l’entreprise et les salariés



Quel est l’impact de la révolution numérique sur l’organisation du travail et les travailleurs ? Une question à laquelle a tenté de répondre le Conseil d’Orientation et d’Emploi (COE) dans les 3 tomes de son rapport « Automatisation, numérisation et emploi » dont le dernier opus a été publié en décembre 2017.

Elles transforment les métiers, les manières de communiquer, de collaborer, de coordonner le travail, la manière dont le travail est fait et vécu, elles transforment les habitudes de travail des personnes et leurs pratiques dans le cadre privé également… Elles induisent des changements dans les modes de production et de distribution de biens et de services et plus globalement, elles ont une incidence sur l’emploi, le travail et les besoins en compétences. Comment travaillerons-nous demain avec les nouvelles technologies ? Dans le Tome 3 de son rapport « Automatisation, numérisation et emploi », le COE évalue les tendances actuelles des évolutions des modes d’organisation du travail.

50% des emplois actuels verront leur contenu se transformer



Dans son Tome 1, le Conseil d’Orientation et d’Emploi (COE) a examiné l’impact de la révolution technologique sur l’emploi : la vague technologique actuelle va-t-elle créer ou détruire des emplois, et si oui, combien ? « 10% des emplois actuels présentent de grandes vulnérabilités dans un contexte d’automatisation, et que 50% devraient voir leur contenu transformé de manière significative à l’horizon d’une quinzaine d’années » analyse le COE.

La question n’est donc pas tant celle de la fin du travail mais plutôt d’une transformation profonde de celui-ci. Outre la création d’emplois, les progrès technologiques actuels devraient continuer à favoriser l’emploi qualifié et très qualifié. Le développement des nouvelles technologiques ouvre également des perspectives de créations de nouveaux emplois en France ou de relocalisation d’emplois.

Trois grands types de compétences nécessaires face à la révolution numérique



Le COE identifie trois grands types de compétences nécessaires aux travailleurs dans le contexte de révolution technologique :
  • les compétences expertes dans les « techs » liées au développement, au déploiement et à la maintenance des technologies ;
  • les compétences professionnelles nouvelles intervenant dans le contexte de la transformation des emplois (soit des compétences numériques, soit des compétences professionnelles nouvelles nécessitées par la recomposition des emplois) ;
  • pour tous les actifs, des compétences transversales elles-mêmes réparties en trois grands groupes : numériques de base ; sociales et situationnelles et cognitives (maîtrise de l’usage des chiffres et des mots).


Les compétences de demain sont déjà pénuriques



La situation en France est inquiétante : le pays manque déjà de compétences technologiques (80 000 emplois vacants en 2020) et de compétences numériques de base puisque 35 % des actifs français n’en ont aucune ou affirment devoir progresser pour être plus à l’aise. Sur la question des compétences cognitives : 13 % des actifs en emploi n’ont pas les compétences de base (numéraires et littéraires) et 30 % devraient progresser. Tout cela sans prendre en compte les nouvelles compétences professionnelles demandées dans le cadre de la transformation des emplois…

Face à l’écart important qu’il existe entre ces besoins en compétences et celles dont disposent actuellement les actifs, « l’effort à accomplir est massif est urgent » juge le COE.

Faire évoluer les compétences par le dialogue social et redéfinir la GPEC



Evolution des métiers, mais également organisation du travail, contenu du travail, situations de travail… La révolution numérique a des conséquences sur tous les aspects de la vie des travailleurs et de l’entreprise. Le dialogue social constitue l’un des leviers essentiels, selon le COE, à l’appropriation collective des enjeux de cette mutation technologique et à l’élaboration d’une stratégie.

La Gestion Prévisionnelle des Emplois des Compétences (GPEC), qui a normalement pour objectif de mieux anticiper les effets sur l’emploi des mutations économiques, technologiques, sociales et démographiques, reste trop souvent cantonnée à une logique de gestion à court terme pour le COE. « Elle doit trouver sa vocation prévisionnelle pour traiter toutes les implications de la transformation numérique sur l’évolution des emplois et des métiers et sur celle des compétences, et cela en lien avec l’évolution des modes de management » selon le Conseil.

Pour Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du COE : « C’est aussi un nouveau dialogue sur le travail, son organisation, et son contenu qui apparait désormais nécessaire dans l’entreprise, y compris dans des domaines déontologiques, voire éthiques, notamment pour que l’automatisation et la numérisation soient au service des hommes et des femmes qui travaillent, non l’inverse. »